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La singerie autour du mois du service public

par Justin AMOUSSOU 29 Juillet 2014, 15:58 Bénin Démocratie Désespoir

La singerie autour du mois du service public

Qui d’entre vous n’a jamais sollicité les services de l’administration publique béninoise? Très peu certainement. Mais nombreux parmi vous restent insatisfaits des prestations fournies. Comme remède, le gouvernement a initié la semaine du service public, puis le mois du service public. Quelle belle idée ! Comment améliore-t-on la qualité des services d’une administration publique? Le gouvernement, en particulier le ministre chargé des réformes administratives et institutionnelles qui a pris l’initiative du mois du service public, finira peut-être par nous l’expliquer. A tout le moins, nous le prouver, puisqu’il est proclamé « orienté zéro dossier en instance dans les tiroirs». Sinon, à quoi ça sert d’organiser la semaine puis le mois du service public ? Question certes banale, mais qui mérite d’être posée.

C’est un secret de polichinelle que, pour une administration compétente et crédible au service du développement, un point d’honneur doit être mis sur le respect et l’application des textes. Au-delà des mots choisis pour définir les missions assignées aux ministères, institutions et services déconcentrés de l’Etat, pendant ce mois du service public, il y a, chez les usagers, presqu’un sentiment de déchéance. Nul n’ira reprocher au gouvernement d’avoir des soucis de développement et de s’en préoccuper. Seulement, le mal est plus profond qu’on ne l’imagine. D’autant que les règles strictes et les pratiques rigoureuses de l’administration sont ignorées. De nombreux fonctionnaires qualifiés et doués sont régentés et étouffés par des gens incultes, placés à des paliers pour pervertir la fonction publique. Conséquence, des commis de l’Etat censés pérenniser le bon usage, se découragent et renoncent à livrer les ficelles du métier aux plus jeunes. Pire, un tapis rouge, pour ainsi dire, est dressé à maintes tares : désinvolture, corruption, népotisme, méfiance, lenteur, retard…

Faites, en mémoire, le tour des nombreuses réformes initiées. C’est une erreur de croire qu’il suffit d’organiser le mois du service public pour que l’administration retrouve une certaine normalité. Pourquoi l’exécutif n’a-t-il pas communiqué autour du bilan de la première édition de la semaine du service public tenue du lundi 16 au vendredi 20 avril 2012? Qu’est-ce qui a pu motiver l’augmentation de la durée d’une semaine à un mois en 2013 puis cette année? Silence de cimetière. Au nom de l’efficacité et de l’efficience recherchées, il faut établir un bilan de ce mois du service public. Bien entendu, un bilan à ne pas orienter dans les tiroirs. Son contenu doit être connu de tous. Il aura le mérite de réajuster les éditions à venir. Puisqu’avec autant d’incurie, on se surprend.

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