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Le boniment du "sang de mouton" et de "l’encre rouge"

par Justin AMOUSSOU 3 Février 2014, 12:19 Bénin Démocratie Constitution

Le boniment du "sang de mouton" et de "l’encre rouge"

Pour peu, les journalistes se seraient affublés, à tord ou à raison, d’incultes et de propagandistes. L’article 2 du code de déontologie de la presse béninoise est souvent cité pour les vouer aux gémonies. Cette disposition relative à la responsabilité sociale du journaliste mentionne : « Le journaliste publie uniquement les informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies. Le moindre doute l’oblige à s’abstenir ou à émettre les réserves nécessaires dans les formes professionnelles requises. Le traitement des informations susceptibles de mettre en péril la société, requiert du journaliste, une grande rigueur professionnelle et, au besoin, une certaine circonspection. » La substantifique moelle de cet article peut être transposé à d’autres secteurs.

Pour apprécier la bastonnade sanglante des travailleurs du 27 décembre 2013, le syndicaliste, Thierry DOVONOU, claironne qu’il s’agit du "sang de mouton". Le président de la République, Boni YAYI, parle d’encre rouge. A écouter ces propos, beaucoup de citoyens n’en ont pas mené large. Plus d’uns se sont interrogés de regard : ah bon? Sans nul doute, certains se sont retournés dans leur fauteuil, comme à la recherche d’un meilleur équilibre. Tant les propos tenus étaient bouleversants. A priori, c’est une vérité, selon leurs différentes sources d’informations. Seulement, de la Bourse du Travail où l’incident a eu lieu, au Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU Hubert MAGA) où des blessés ont été soignés, il n’y a qu’une toute petite distance. Pas de difficulté pour toute vérification. Le palais de la République est même érigé en face de ce centre.

Les images diffusées en boucle sur les chaînes de télévision, ont montré du sang, du moins, un liquide rouge sur des visages et sur des pieds. Qu’il s’agisse du vrai sang humain, du sang de mouton ou de l’encre rouge, la responsabilité de l’élite est engagée. Le Directeur du CNHU, les syndicats dudit centre et ceux intervenant dans le secteur de la santé sont, d’office, projetés au devant de la scène. Pas question d’avoir une quelconque pudeur pour dire la vérité. Cette vérité aura la vertu de sauver la démocratie béninoise. D’autant que, les syndicalistes sont davantage remontés contre ces propos. Franchement, ce n’est pas à l’habit qu’il porte qu’on reconnait l’homme sage, mais à ses œuvres.

Ne dit-on pas souvent qu’il faut sacrifier la barbe pour sauver la tête. Il y a urgence, pour les deux parties, à s’entendre pour sauver les meubles. D’ores et déjà, chacun peut méditer cette sagesse : « Ne blâme pas Dieu pour avoir crée le tigre, remercie-le plutôt de ne pas lui avoir donné les ailes ».

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